ZED L'épine

ZED L'épine
« Les États-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation. »

lundi 28 février 2011

Apparence...

Bon,ça y est,dans un quart d'heure,on sera le 1er mars,le printemps,s'il n'a pas oublié son rendez-vous,sera là dans 21 jours.
J'étais aujourd'hui dans la file d'attente d'un supermarché comme il en fleurit partout.Sur la file de droite,j'ai remarqué une femme,la cinquantaine éteinte,le cheveu filasse et mal teint,la lippe tombante et le regard vague,les paupières gonflées par je ne sais quels excès,l'alcool ou le manque de sommeil...Je remarquais en outre une fillette dont les mimiques suggestives ne laissaient aucun doute quant à l'origine de sa grimace: l'odeur,qui devait fleurer bon l'urine rance...Et j'eu soudain une immense pitié pour cet être,si seul sans doute,si démuni face à notre évolution libérale,elle n'était plus avec nous.Elle voyageait dans un pays ou elle était belle et désirable,ou la vie n'était pour elle que cadeaux,et on l'admirait pour sa culture...Je revins un instant à la réalité,pour constater qu'une odeur farouche d'oignons mal digérés me parvenait.En l'occurence,ces aimables denrées avaient subit le transit intestinal,et,par voie de conséquence,et par des voies tout-à-fait naturelles,s'étaient discrètement échappées d'un endroit que la morale m'interdit de nommer ici...D'ou venait cette émanation,cela aurait pu tout aussi bien provenir du cul de ce monsieur distingué,chemise blanche empesée et cravate assortie,ou du fondement de cette honorable personne au sourire charmant,le chignon grisonnant agencé de façon élégante,ou bien encore de la caissière blond platine au regard exploseur de braguette,mais les regards eurent tôt fait d'accuser en un silence réprobateur la harpie ci-avant décrite...
Mais il semblait qu'elle ne fut plus de notre monde: tout ce qu'il se passait autour d'elle ne faisait pas partie de son univers,elle était enveloppée d'une bulle qui excluait littéralement les présences extérieures...J'avais à ce moment l'image instantanée de notre société. Le paraître qui gravitait autour du véritable.Les masques figés de la bienséance fustigeant la laissé-pour-compte.J'eus une brutale haine pour ces clones,leur apparence masquait à tout le moins certainement des épisodes moins glorieux que la dame éteinte...
Elle,était véritable,vivante,présente.
Eux,étaient apparence,dédain,cul-bénis.
Il me semble que plus le temps circule,et moins j'ai de compassion envers le peuple respectable.
A l'inverse,je prends plus de temps à essayer de comprendre comment une vie peut basculer instantanément lorsque le destin vous échappe,et qu'il vous jette dans le ruisseau.J'ai de la véritable compassion pour cette malheureuse que la vie a choisit de persécuter.
ah,si j'étais Dieu...



Kenny Arkana.>>http://www.keny-arkana.com/.

A demain,si le jour vient...

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    ça fait mal aux tripes ce que tu décris avec tant de vérité. J'ai souvent le même constat sur la vie, son injustice, sa violence.. Trop de laissés sur le bord de la route, vidés, sans espérance, largués dans ce monde d'un indicible cruauté pour qui n'est plus dans les "standards"..
    Ma seule réponse, passer le plus rapidement aux rires, sourires, distribués du temps, de la patience, rester courtoise, regarder chaque être comme unique... et prier, oui, prier pour qu'un jour, on n'ai plus besoin de prier...
    Belle journée;))

    RépondreSupprimer
  2. Tu as raison,Eli.Ne surtout pas se laisser abattre par ces pantins qui nous dirigent.Mais essayer d'agir de façon positive.En aidant les plus démunis,par exemple,ce que je m'évertue à faire,avec mes modestes moyens...Belle fin de journée à toi aussi,Eli.;-)

    RépondreSupprimer